Silence
Benoît Séverac
Edition : Syros
Collection : Rat Noir
Thème : Handicap
Quatrième de couverture :
Nathalie Girard se tourne à nouveau vers Jules et lui met son cahier sous les yeux :
- Vous arrivez dans une rave, vous ne connaissez personne, vous n'avez jamais pris de drogue et vous en prenez une dose suffisante pour assommer un cheval ? Vous trouvez cela logique, vous ? Jules ne répond rien.
Il évite son regard en fixant les plis des draps sur son lit. Pendant ce temps, le lieutenant Tatger relit pensivement leur dialogue.
- Vous vous doutez que nous allons interroger vos amis ? Vous êtes certain de ne pas vouloir nous dire tout ce que vous savez ?".
- Vous arrivez dans une rave, vous ne connaissez personne, vous n'avez jamais pris de drogue et vous en prenez une dose suffisante pour assommer un cheval ? Vous trouvez cela logique, vous ? Jules ne répond rien.
Il évite son regard en fixant les plis des draps sur son lit. Pendant ce temps, le lieutenant Tatger relit pensivement leur dialogue.
- Vous vous doutez que nous allons interroger vos amis ? Vous êtes certain de ne pas vouloir nous dire tout ce que vous savez ?".
Sur son lit d'hôpital, Jules revient tout doucement à lui. Il n'entend plus. Dans le silence avec lequel il va devoir apprendre à vivre, il reconstitue peu à peu la succession des événements qui l'ont conduit là. Pour être en paix avec lui-même, doit-il parler ou se taire ?
Mon avis :
J'ai tout d'abord été attirée par la couverture du roman : pas spécialement belle mais toute simple. Puis, en lisant le résumé, ce livre m'a beaucoup intéressée car je me suis mise à la place de Jules : si j'étais devenue sourde du jour au lendemain ; comment aurais-je réagi ? Je me suis donc plongée dedans.
Une chose est sûre : ce livre ne m'a pas déçue. Il n'est pas très long mais pourtant regorge de détails, ce que j'ai beaucoup apprécié. La deuxième chose qui m'a plue, c'est le fait que ce soit Jules qui parle : on peut donc imaginer (presque) facilement un monde sans sons. On peut (presque) savoir ce que cela fait d'être sourd, au travers d'un adolescent de notre âge. Au tout début, on sent bien que Jules est complètement perdu, il n'accepte pas vraiment sa nouvelle condition d'handicapé. Puis peu à peu il apprend à revivre, d'une façon différente. Les parties les plus dures du roman sont celles où il rentre chez lui, se rend compte qu'il va devoir aller dans un centre spécialisé, que ses amis s'éloignent de lui.
D'un côté ce roman fait mal, nous blesse par la vérité des mots, mais il nous montre aussi que certaines choses que l'on trouve affreuses peuvent quand même avoir une sorte "d'happy end", mais cela dépend de nous & nous seuls. Si l'on sort du côté "surdité", il y a aussi l'histoire de Jules, l'intrigue du roman qui est très prenante. Sans spoiler je dirais que "tout est bien qui finit bien" ! On a une surprise à la fin du roman, après une accélération des actions & un bon coup de stress.
Tout ça pour dire que j'ai passé un très bon moment le nez plongé dans ce livre qui se lit facilement & rapidement. Il est également très intéressant, bref : n'hésitez pas à le lire !
Benoît Séverac, Chronique, Handicap, Syros, Collection Rat Noir
